Le 14 mai 1610, le roi de France
Henri IV (56 ans) se rend auprès de son ami Sully, malade. Il n'arrivera pas à destination mais sera assassiné à la faveur d'un embarras de la circulation.
Sa mort marque le début d'un mythe national, celui du
«bon roi Henri» qui a mis fin au
guerres de religion et restauré la paix civile et la prospérité...
Un roi mal à l'aise
Usé par une vie pleine de rebondissements extraordinaires, le roi peut en ce début d'année 1610 regarder avec quelque satisfaction l'oeuvre accomplie. Mais lui-même souffre de sa mésentente avec la reine Marie de Médicis et de grands seigneurs lui tiennent rigueur de la paix conclue entre protestants et catholiques.
Et voilà que la situation internationale se corse avec un projet de guerre contre les souverains catholiques d'Espagne et d'Autriche, dont les troupes menacent les frontières du royaume.
Des prêtres manifestent leur opposition à ce qu'ils considèrent comme une nouvelle trahison du roi. Parmi leurs auditeurs, un jeune homme de 32 ans, né à Angoulême dans une famille pauvre et très pieuse. C'est un colosse à la barbe rousse, aux yeux clairs et profonds. Il a nom François Ravaillac.
En 1609, Ravaillac monte à Paris, à pied, pour éliminer celui qu'il considère comme un
«tyran». Au passage, dans une auberge, il vole le couteau dont il se servira pour tuer le roi...
Complot ou acte isolé ?
Le 14 mai 1610, le roi quitte donc le Louvre pour rendre visite à son ami Sully dans sa résidence de l'Arsenal, à l'est de Paris.
Dans la matinée, le roi manifeste son agitation. Complots, prédictions de voyantes, tourments amoureux...
«Mon Dieu, j'ai quelque chose là-dedans qui me trouble fort», murmure-t-il.
En début d'après-midi, il part enfin en carrosse, avec à ses côtés quelques compagnons dont le duc d'Épernon. Il n'a pas jugé nécessaire que la garde à cheval l'escorte. Voilà le carrosse bloqué, rue de la Ferronnerie, près des Halles et du cimetière des Saints-Innocents, par une charrette de foin qui barre la rue. Les valets qui se tiennent sur le marchepied du carrosse quittent celui-ci pour faire écarter la charrette.
Ravaillac, qui n'attendait que cela, se hisse sur un rayon de la roue. Passant le bras par-dessus le duc d'Épernon, il frappe le roi à la poitrine de plusieurs coups de couteau. Il est aussitôt maîtrisé et traîné dans un hôtel voisin puis à la prison de la Conciergerie. Trop tard. Henri IV meurt tandis que le carrosse rebrousse chemin jusqu'au Louvre.
Ravaillac est prestement jugé et, en tant que régicide, écartelé en place de Grève (l'actuelle place de l'Hôtel de ville), à Paris.
Source : Herodote.net